jeudi 1 septembre 2011

Compte-rendu de l'apéro musique de Blesle

La perspective de se produire devant un public tenait beaucoup du saut dans l'inconnu. Nous n'avions aucune idée de la disposition du public et de son attente ne sachant rien de ce festival et de son ambiance. Nous en savions encore moins sur le niveau de notre prestation puisque c'était la première fois. Pourtant en plein milieu de l'été, le week-end du quinze août tout le monde est décontracté et, espérons, pas trop regardant sur nos approximations musicales. Et puis l'affiche «Festival d'apéro-concert» ... cela semblait un environnement scénique pas trop effarouchant...

Ce qui frappe de prime abord à Blesle c'est la beauté du site et le soin porté à mettre en valeur son patrimoine sans ostentation et toujours avec un goût très sûr. La présence constante de l'histoire auvergnate préservée et sublimée émane de ce joyau lové dans la vallée de l'Allagnon. Fin de la digression poétique, mais il faut bien rendre hommage au site sinon nous trahirions l'ambiance qui en résultait.



L'épicentre du festival se trouve à l'ancien collège, c'est dans la cour de celui-ci, un ancien convent de sœurs, que la scène principale se trouve pour la partie diurne. Il y a évidemment la buvette et la cantine pour les bénévoles et les artistes. Cette année le festival fête ses dix ans d'existence, il faut avouer qu'on se doutait qu'il ne faisait pas ses premières armes contrairement à nous, tant l'organisation était optimale, pas trop insistante mais chaque chose à sa place et au bon moment. Tout est bien rôdé, pour preuve les bénévoles qui se reconduisent d'année en année ont leur gobelet en poterie avec leur nom émaillé dessus, cadeau d'un potier du coin. Et je ne vous parle pas de l'efficacité des cantinières qui essuient le coup de feu en cuisine comme on écrase une mite alimentaire. Nous sommes pris en main par un bénévole, Martin qui n'est jamais très loin quand on a besoin de lui et qui semble prendre sa tâche sans trop de précipitation sans perdre son efficacité (je n'ai pas pensé à lui demander son secret). On nous donne nos passes et nos tickets repas et dans pas longtemps, les directives pour l'hébergement. Julien (Dieu) de loin le plus expansif, est tout fier de son passe «groupe» ou «artiste», je ne me souviens plus, y inscrit son nom de scène et nous nous y appliquons. Et ça fait quand même un petit quelque chose d'être un rouage de la fête.



Mais déjà l'heure de la première prestation s'avance, Martin nous mène à la petite terrasse en bois d’œuvre qui surplombe un ru. C'est drôle on dirait un petit oratoire ou un coucou suisse géant dont nous sommes les automates ou mieux une crèche. Nous sommes tout seuls pour l'instant et nous nous disons intérieurement que ça nous donne un peu de temps pour nous chauffer et déclencher quelques réflexes, comme les vrais groupes qui font la balance, genre. Mais sitôt que nous nous retournons ou que nous levons les yeux de nos partitions, une poignée de quidams est là. Sur notre perchoir il n'y a pas d'issue possible, nous sommes coincés il va falloir y aller. Ce qui a suivi a été très éprouvant, plusieurs paniques, des plongées en vrille bien baignées de sueur froide, une ou deux fins en queue de poisson et la désagréable sensation d'avoir de la mie de pain plein la bouche. Mais bon, le public a été bon enfant, il a été plus que magnanime.


Bien farauds nous nous sommes rapatriés vers l'ancien collège pour déglutir quelques bières avec nos tickets boisson ; la collection d'ukulélés nous attend sagement avec pour chacun les bristols calligraphiés les présentant. Nous nous refaisons un petit amour propre en initiant en douce de charmantes gamines qui ne démontrent aucune appréhension ou retenue vis à vis de l'instrument que ça en est touchant. Les parents ne semblent pas étonnés par leur précocité, elles ont dû être entourées très tôt par la musique, c'est facile à remarquer.
Au fil de ces échanges notre moral remonte et notre confiance aussi.

L'après-midi est déjà bien avancée que l'heure de l'apéro s'approche, et comme il s'agit de festival d'apéro-concerts, ce sera bientôt le coup de bourre ; nous regagnons donc notre perchoir pour la deuxième représentation. Ce coup-là nous sommes un peu plus en place, et au lieu de nous coincer sous l'appentis, nous décidons de jouer adossés au muret qui donne sur la rue. Comme plus tôt dans l'après-midi nous commençons par répéter un peu et puis la venue du public nous invite à entamer le set. Bien plus sereinement les morceaux se déroulent et s'enchaînent plutôt bien mis à part quelques sorties qui se font en queue de poisson ou sur la tête ça dépend de ses choix de conduite. Quoiqu'il en soit le public est complice et on croit reconnaître certaines personnes qui ont assisté à la première prestation. Ils ne nous en tiennent pas rigueur, mais le petit instrument y est aussi pour quelque chose.

Un petit extrait de notre prestation:

Le Bouc (concert de poche) par Ph-G43

En tout cas la durée du mini-concert est dépassée sans qu'on s'en rende compte, l'apéro mobile vient distraire le monde afin d'étancher la soif, nous le suivons pour rentrer au poste de commandement. Nous avons toute la soirée pour nous, nous retrouvons l'exposition d'ukulélés et le reste de la troupe qui en a assuré la tenue. En passant nous repérons la salle d'exposition qui nous servira à accueillir l'initiation du lendemain. La salle est voûtée, remarquablement fraîche et d'une sonorité flatteuse.

Le contrat réalisé pour la journée nous pouvons en profiter pour comparer les productions de bières locales et nous prélasser au bord du ruisseau dont le cascadi vibre à l'unisson de nos ukés.
Avant de nous rendre au gîte nous prenons le temps de profiter de la soirée à une des multiples terrasse qui dans l'après-midi accueillait les groupes.

Le déjeuner du matin est déjà fourni par l'organisation, il y en a pour toute la troupe, nous pouvons y compter, la nuit est bien entamée quand nous nous couchons sans se faire prier.
Le lendemain la petite famille est d'entrain pour s'étaler au soleil et savourer ces moments voluptueux tandis que nous partageons le déjeuner (le petit déjeuner, c'est dans les publicité qu'ils disent comme ça). C'est sur que nous nous sommes rencontrés avec plaisir et impatience pour préparer et répéter notre répertoire mais c'est finalement autour de la table près de cette ancienne nationale déserte que nous prenons conscience que spontanément nous faisons une équipe et que notre petite communauté fonctionne pas si mal. Le petit instrument doit avoir quelque chose de magique...

Déjà midi, il va falloir y retourner, mais d'abord prenons l'apéro. Dans le réfectoire il y a comme toujours une ambiance de folie. Vers deux heures de l'après midi, l'initiation commence et déjà l'auditoire se presse. L'attention se fait et David commence son initiation avec le calme et la pédagogie qui le caractérise. Le reste de la troupe est à disposition pour conseiller, illustrer et supporter les apprenants qui s'enthousiasment.


Nous avons par la suite rendez vous à "La Bougnate" pour jouer nos derniers morceaux et boire nos derniers verres. C'est la dernière ligne droite avant la fin du week end. Il est l'heure pour Dominique de prendre congé de nous et nous, nous promettons de nous retrouver très bientôt. C'est en petit comité que nous nous attablons à la terrasse de l’Hôtel restaurant et que nous empoignons nos petits bouts de bois pour entamer quelques morceaux. Le week end fut riche en événements et il est bientôt temps pour les uns et les autres de regagner leurs pénates.

Compte-Rendu rédigé par Dominique

1 commentaire:

  1. Très joli compte-rendu, ça a dû être bien sympa !
    J'espère être des vôtres pour la prochaine édition.

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Un p'tit commentaire : c'est pas cher et ça fait toujours plaisir !